Une réponse à la question de C. Gilbert : quelle serait la première action d'un "Président" dans les premiers jours de son arrivée au pouvoir?
Carl votre question n’a probablement pas eu de réponse à cause de sa nature. Car généralement ce genre de question est adressé aux candidats et dans certains cas aux analystes politiques. La réponse à apporter sera de toute façon le reflet d’une opinion individuelle qui ne correspond pas nécessairement à l’urgence du problème auquel on prétend apporter prioritairement solution. Un candidat à la présidentielle qui sait bien communiquer mettra accent sur une action hautement symbolique et spectaculaire, qui n’aura pas forcément d’incidence réelle sur la vie de la majorité des gens. Ainsi je crois qu’Obama a accordé priorité à la fermeture de Guantanamo. C’est une action qui se mesure sur des échelons de valeur et de la nécessité de rompre symbolique avec les pratiques de l’administration précédente.
Bref. Tout cela pour dire qu’il n’y a pas une action dont la nécessité ferait l’unanimité à poser prioritairement. Cela se ferait en fonction de « l’ambiance » du moment et ce que veut mettre symboliquement en exergue le président en question.
Me concernant j’inviterai le candidat à mettre accent sur l’image d’Haïti. Le lieu utiliser par excellence par les médias pour ternir l’image du pays est Cité Soleil. On ferait donc voter (ou par décret) un plan de construction de cité Soleil. Ce plan inclurait la transformation des « côtes » en plage, la construction d’Hôtel étoilé, de logements sociaux à 4 ou 5 étages pour libérer du terrain où l’on construirait des espaces verts. L’ensemble de ces immeubles auraient la particularité de produire la moitié ou la totalité de leur énergie en utilisant soit la photovoltaïque soit l’éolienne ou les deux à la fois. Ce serait très important du point de vue symbolique. Cela aurait des retombées économiques importantes également. Voilà pour la première action.
Du point de vue symbolique il serait également important de nouer un autre style de relation diplomatique avec l’Afrique. Cette nouvelle diplomatie irait dans le sens de la réparation de la catastrophe bicentenaire et d’un nouveau partenariat Afrique/caraïbes. On initierait, avec des partenaires africains, la construction d’un monument gigantesque à la « Croix des peaux sales » (croix-des-bossales). Cette construction monumentale qui couterait des millions de dollars serait l’œuvre des meilleurs architectes caribéens et africains. Elle se ferait sur une période de 40 ans. Elle marquerait la « quintacinquentenaire » de l’Indépendance d’Haïti.
Qui dit mieux ?
Renald LUBERICE
Paris, 27 avril 2009
lundi 27 avril 2009
vendredi 24 avril 2009
« Haïti : Le vodou est responsable de la catastrophe contemporaine »
Cher-ère-s Gilles et Zago,
J'aurais été ravi si votre position avait été effectivement minoritaire. Cela ne me conforterait guère dans l'idée que les stigmates coloniaux et la pensée du XIXe siècle perdurent encore en Haïti. Malheureusement, votre position est minoritaire du point de vue du nombre de gens qui l'expriment mais elle est majoritaire du point de vue de la position sociale des gens qui pensent que le vodou est à l'origine du "mal haïtien".
Le dénigrement du vodou fait partie des stratégies adoptées par les élites haïtiennes dès le lendemain de 1804. Elles ont choisi d'attribuer les maux du pays à l'héritage africain. c'est une manière, pour elles, de s'occidentaliser et de prouver à l'ancien maître qu'elles sont civilisées. Je pense que Laennec Hurbon a très bien montré ce paradoxe dans "Le Barbare imaginaire". La civilisation occidentale a été adoptée par les élites pendant que le vodou est relegué à la paysannerie. Affirmer que le vodou est responsable de la catastrophe contemporaine c'est affirmer que Haïti va mal à cause des exclus. Or ce ne sont pas les exclus qui sont responsables mais l'exclusion dont ils sont objet.
L'histoire d'Haïti est riche en croisades anti-vodou. A chaque fois que cela va mal on essaye de nous dire que ce sont les pauvres exclus qui sont responsables. Il s'agit en fait d'une considération anhistorique. L'exclu c'est celui qui n'existe pas. Le non-étant ne peut pas influer sur le devenir, du moins il le fait indirectement. Le responsable du malheur national ce sont les élites. Rien ne sert donc de chercher midi à 14 heures.
Renald Lubérice.
Cher-ère-s Gilles et Zago,
J'aurais été ravi si votre position avait été effectivement minoritaire. Cela ne me conforterait guère dans l'idée que les stigmates coloniaux et la pensée du XIXe siècle perdurent encore en Haïti. Malheureusement, votre position est minoritaire du point de vue du nombre de gens qui l'expriment mais elle est majoritaire du point de vue de la position sociale des gens qui pensent que le vodou est à l'origine du "mal haïtien".
Le dénigrement du vodou fait partie des stratégies adoptées par les élites haïtiennes dès le lendemain de 1804. Elles ont choisi d'attribuer les maux du pays à l'héritage africain. c'est une manière, pour elles, de s'occidentaliser et de prouver à l'ancien maître qu'elles sont civilisées. Je pense que Laennec Hurbon a très bien montré ce paradoxe dans "Le Barbare imaginaire". La civilisation occidentale a été adoptée par les élites pendant que le vodou est relegué à la paysannerie. Affirmer que le vodou est responsable de la catastrophe contemporaine c'est affirmer que Haïti va mal à cause des exclus. Or ce ne sont pas les exclus qui sont responsables mais l'exclusion dont ils sont objet.
L'histoire d'Haïti est riche en croisades anti-vodou. A chaque fois que cela va mal on essaye de nous dire que ce sont les pauvres exclus qui sont responsables. Il s'agit en fait d'une considération anhistorique. L'exclu c'est celui qui n'existe pas. Le non-étant ne peut pas influer sur le devenir, du moins il le fait indirectement. Le responsable du malheur national ce sont les élites. Rien ne sert donc de chercher midi à 14 heures.
Renald Lubérice.
mercredi 22 avril 2009
Préval au sommet des Amériques
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oups ! petit problème protocolaire...
Le président Préval semble avoir voulu un autographe d'Obama qui ne l'a pas compris !
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