samedi 1 septembre 2007

La misère de notre langue

La misère de notre langue

« Je propose d’appeler notre langue : haïtien »

A l’ère où le développement de liens d'interdépendance entre Hommes (les humains), le foisonnement des cultures, les activités humaines et les systèmes politiques à l'échelle du monde atteignent une propension considérable proposer d’appeler le créole haïtien : haïtien (tout simplement) peut paraître inopportun et futile vu les défis incommensurables que les hommes politiques haïtiens et le peuple haïtien ont à relever. Mon but n’est pas de défendre ni de prôner exagérément l’« haïtianité », ni un nationalisme exacerbé. Si les créoles sont « tous des langues mixtes qui se sont formées aux XVIe et XVIIe siècles à la faveur de la traite des Noirs organisée par les puissances coloniales de l'époque, particulièrement la Grande-Bretagne, la France, le Portugal, l'Espagne, les Pays-Bas et, plus tard, les États-Unis ».(1) on est obligé de considérer la particularité des haïtiens, l’originalité de leur langue maternelle – à savoir son inscription dans un cadre administratif, grammatical et éducationnel- qui constituent, entre autres, l’identité haïtienne.

Parler d’identité haïtienne ne signifie nullement être nationaliste, parler d’identité haïtienne n’est pas non plus révélateur d’une crainte de quelconque menace pesant sur celle-ci, parler d’identité haïtienne c’est assumer notre différence et notre particularité. J’ai susmentionné que le créole fait partie intégrante de cette différence et cette particularité. Il existe aujourd’hui une multitude de langues créoles, environ 127 (2), bien que certains créolophones se comprennent, qui ne se valent pas les unes aux autres. Il ne s’agit pas de constituer une hiérarchie « créolistique » (3) qui placerait « l’haïtien » -i.e. le créole haïtien- au sommet des langues créoles, mais au contraire mettre en exergue sa singularité et la place qu’elle occupe au cœur de notre nation. Je ne suis pas linguiste, ma seule légitimité d’écrire un article ayant trait à notre langue est le partage des valeurs dans lesquelles toutes les haïtiennes et tous les haïtiens se reconnaissent, la prise de conscience des difficultés que rencontrent les haïtiens de l’extérieur à chaque fois qu’ils doivent parler de leur langue. Ils sont obligés de préciser que leur langue maternelle et l’une de leur langue officielle est le créole mais le créole haïtien. Sinon l’interlocuteur aura du mal à comprendre de quel créole il s’agit. S’il est important de préciser qu’il s’agit du créole haïtien c’est que tout le monde est d’accord que tous les créoles ne sont pas les mêmes et que tous les créoles ne sont pas « créoles ». Alors pourquoi continuer à l’appeler créole malgré sa singularité ?

Le créole est le résultat de la transformation d’un système linguistique utilisé imparfaitement comme moyen de communication par une communauté. Nous avons vu comment les langues créoles se sont formées.

Les peuples européens dont les Français, les Italiens, les Espagnols… utilisent des langues qui ont essentiellement pour racine le latin classique et le latin populaire.

(1)Université Laval http://www.tlfq.ulaval.ca/axl/amsudant/creole.htm

(2) Selon le recensement effectué à l’Université du Texas en 1977 par Ian Hancock, docteur en linguistique.

(2) veuillez me pardonner ce néologisme qui me donne plus de liberté en vue d’étaler la ma thèse.


Aucun commentaire: