samedi 3 novembre 2007

Méthodologie (rédiger un mémoire de licence ou de Master)

Quelques règles simples sont à appliquer

Choisir et cerner un sujet de recherche

Choisir et cerner le sujet : la détermination du sujet fait partie du travail du recherche.
I. Du thème au sujet.
1. Règle négative n°1 : Un thème général n'est pas un sujet de recherche.
Trop vaste, il risque de se perdre en généralités ou de se réduire à une simple synthèse des
travaux existants, quand ce n'est pas à une simple compilation.
Exemples négatifs : Le politique internationale des USA n'est pas un sujet — La politique
des USA au Moyen-Orient, non plus.
Pour délimiter un sujet, il convient de retenir des questionnements précis et de choisir des
phénomènes concrets déterminés sur lesquels vous allez travailler.
2. Obstacles (ou réponses à quelques objections)
- Croire que l'intérêt pour une question très vaste sera satisfait si cette question est abordée
dans toute son étendue. Croire qu'une préoccupation très générale trouvera une réponse si la
recherche la concerne dans toute sa généralité. En réalité, l'expérience montre que c'est
souvent en étudiant de près un aspect particulier d'un domaine ou d'une question que l'on
apprend à satisfaire une curiosité moins restreinte. On apprend à généraliser à condition de
savoir d'abord se spécialiser.
- Croire qu'il est plus facile d'effectuer une synthèse de travaux généraux qu'une recherche
précise. Au contraire, si on ne prend pas "à bras le corps" une question bien déterminée qu'on
se donne pour objet, on ne peut pas avancer une bonne présentation ou une discussion
informée de travaux plus généraux touchant à des questions en rapport avec l'objet étudié.
3. Quelques règles simples :
On commence à délimiter un sujet, lorsqu'on précise le domaine étudié, en lui fixant des
limites rigoureuses. Dans ce but, et selon les sujets :
- Préciser les limites chronologiques et géographiques ;
- Vérifier l'existence de sources et leur nature ;
- Préciser le ou les questions, concepts et méthodes à étudier et/ou à utiliser.
Mais, si un thème général n'est pas un sujet de recherche, un thème limité ne l'est pas
encore.
II. Des questions aux problèmes
1. Règle négative n°2 : Le titre d'un sujet délimité n'est pas encore un objet de recherche.
Un objet de recherche n'est pas une étiquette ou un titre (y compris le titre que vous
donnerez finalement à votre mémoire). C'est un objet de recherche, dans l'exacte mesure où
vous tenter de résoudre un ou des problèmes explicitement formulés.
Exemples négatifs : Le Marketing politique en France entre 1981 et 1995. Un tel titre ne
dit rien sur les objectifs de votre recherche, les questions que vous voulez aborder, les
hypothèses qui vont vous guider, la méthode utilisée, etc.
2. Obstacles (ou réponses à quelques objections)
- Quand on a choisi un thème ou un titre, on a déjà une idée du contenu de ce qu'on va
développer dans le mémoire, c'est-à-dire non seulement des questions à poser mais des
réponses à apporter. C'est là justement une source de pièges pour la pensée. La vigilance vis à
vis de ses présupposés de départ est la première attitude à adopter pour pouvoir mener une
recherche véritable.
- Une fois un sujet vaguement délimité, comment savoir quelles sont les "bonnes
questions" à poser et quelles sont les "bonnes méthodes" pour y arriver ? Autrement dit,
comment savoir ce que l'on cherche et comment le trouver avant de commencer à chercher ?
Justement, la définition de l'objet de la recherche et celle de la méthode font partie du travail
de recherche. C'est en réfléchissant au questionnement et à la méthode appropriés que le
thème choisi se transforme en objet de recherche.
- Croire que l'on attend de vous que vous preniez nécessairement dans le mémoire une
position "moyenne", intermédiaire, ménageant l'ensemble des analyses publiées sur le sujet
que vous étudiez. Au contraire, on attend de vous que vous fassiez avancer - même de
manière modeste - la connaissance d'un phénomène ou d'une question. Cela suppose que vous
ré-interrogiez, éventuellement de manière critique, les explications ou analyses déjà
proposées, que vous vous situiez par rapport à elles et, le cas échéant, que vous pensiez contre
elles.
3. Quelques règles simples.
1. Définir une problématique : la définition de votre objet suppose d'abord la formulation
d'une énigme centrale, inscrite dans le phénomène ou la question étudié(e). Cette énigme peut
se décliner en un ensemble de questions auxquelles vous avez l'intention de répondre. Plus les
questions seront précises, mieux votre sujet commencera à prendre forme. Vous partez donc
toujours d'une posture interrogative.
2. Poser des hypothèses : à partir de cette énigme, vous formulez des propositions de
solution, liées entre elles. Les hypothèses ne sont donc jamais des questions. Plus ces
hypothèses seront précises, mieux votre sujet continuera à prendre forme.
3. La mise à l'épreuve des hypothèses : les hypothèses sont falsifiées ou vérifiées à l'aide de la
méthode d'investigation adaptée. Les instruments de validation à utiliser dépendent des
hypothèses formulées elles-mêmes (par exemple, si on fait l'hypothèse de transformations
dans les croyances de certains individus ou certains groupes sociaux, une enquête par
entretiens auprès des individus concernés pourra être adéquate). Lorqu'une enquête de terrain
est menée, il est préférable de la prévoir faisable et bien ciblée, plutôt que démesurée dans son
volume (ex. vouloir faire 20 ou 30 entretiens...).
Dans la pratique, ces trois étapes sont largement simultanées et elles interagissent : par
exemple, les premiers résultats d'un travail de terrain peuvent conduire à la formulation de
nouvelles hypothèses ou à l'emploi d'une autre méthode d'enquête.
Bibliographie et Notes
La bibliographie en fin d’ouvrage et les indications bibilographiques dans les notes de
bas de page servent à donner les références nécessaires pour qu’il soit possible de comprendre
l'origine de ce que vous énoncez. Elles répondent à des règles d'établissement partiellement
différentes.
I. Bibliographie
1. Etablissement de la bibliographie
1.1. La recherche bibliographique
Pourquoi ?
Quels que soient le sujet choisi et la méthode adoptée, les sources bibliographiques sont
indispensables pour les raisons suivantes :
- vérifier la pertinence du sujet et le délimiter, repérer les problèmes, définir les notions et la
problématique en fonction des sources disponibles ;
- étayer l'argumentation et la démonstration par des références précises ;
- chaque travail universitaire doit être conçu comme un outil de recherche utile à d'autres
chercheurs.
Comment ?
Effectuer un premier relevé, grâce aux :
- conseils de votre directeur/trice de maîtrise ;
- bibliographies des ouvrages de références sur la question traitée ;
- fichiers des bibliothèques, générales ou spécialisées ;
- moteurs de recherche de l’Internet.
1.2. Le relevé de la bibliographie
Notez avec précision les références bibliographiques dès le début de la recherche, en vous
conformant au règles de présentation exposées ci-dessous, même si les ouvrages consultés ne
figureront pas dans votre bibliographie finale : vous éviterez ainsi d'avoir à effectuer ce travail
en fin de rédaction de votre mémoire et d'avoir à retrouver les ouvrages consultés pour
préciser les renseignement nécessaires.
La précision de ces références vous permettra en outre de rédiger correctement vos notes de
bas de page. Dans ce but également, vous devez relever systématiquement les références des
ouvrages ou textes que vous pourriez avoir à citer dans le mémoire ou auxquels vous pourriez
emprunter des idées.
2. Présentation de la bibliographie
La bibliographie se situe à la fin de votre mémoire et récapitule toutes les références que vous
avez utilsées dans le corps du texte, auxquelles s'ajoutent éventuellement les ouvrages que
vous avez lus sans les citer directement. Ces références doivent être en nombre suffisant pour
assurer la crédibilité de votre travail (4 ou 5 livres ou articles ne peuvent pas suffire...).
2.1. Présentation des ouvrages et des articles
2.1.1. Règles générales
[NB : Dans les notes de bas de page, les auteurs peuvent être désignés par la séquence
normale prénom-nom ; dans la bibliographie, le nom doit précéder le prénom, du fait du
classement par ordre alphabétique qui se fait en fonction du patronyme.]
Ouvrages
Nom de l'auteur (Prénom ou initiale du prénom) [entre parenthèses et après le nom], Titre
de l'ouvrage [en italique], lieu d'édition, maison d'édition, date d'édition, nombre de pages.
Exemple : Dupont (Jean), La maîtrise de science politique, Paris, Payot, 1999, 258 p.
Articles
Nom de l'auteur (Prénom ou initiale), « Titre de l'article » [entre guillemets « citroën »],
Titre du périodique d'où est tiré l'article [en italique, sans guillemets], Volume et numéro du
périodique, date de parution. [Dans la bibliographie seulement : pages du début d'article -
page de fin. En cas de citation directe d’une phrase ou d’un passage dans le corps du texte, il
faut indiquer dans la note de bas de page, la(es) page(s) exacte(s) d'où est tirée la citation.]
Exemple biblio :
Dupont (Jean), " La maîtrise de science politique ", La revue universitaire, vol. 4, n°16, 1999,
p. 125-135.
Exemple note de bas de page :
Jean Dupont, « La maîtrise de science politique », La revue universitaire, vol. 4, n°16, 1999,
p. 129.
Chapitres d'ouvrage
Nom de l'auteur (Prénom ou initiale), « Titre du chapitre », Nom(s) du (des) auteur(s) de
l'ouvrage collectif dont le chapitre est tiré (Prénom(s) ou initiale(s)), Titre du livre, lieu
d'édition, maison d'édition, date d'édition, pages du début de chapitre - page de fin, (le cas
échéant) page d'où est tirée la phrase citée.
Exemple : Dupont (J.), "La maîtrise de science politique", dans Alpha (A.), Lambda (L.),
Traité de science politique, Paris, Gallimard, 2002, p.235-286.
2.1.2. Points particuliers
- S'il s'agit de deux auteurs :
Dupont (Jean), Durand (Paul), etc...
- S'il s'agit d'un ouvrage collectif publié sous la direction de :
Chazel, Y. (dir.), La guerre des étoiles, Hollywood, Stars'shop, 1766,
- S'il s'agit d'un ouvrage collectif sans direction :
Dupont (Jean), et al.,
- S'il s'agit d'une énième édition, indiquez-là :
Dupont (Jean), La maîtrise de science politique, Paris, Payot, 4e éd., 1987.
- S'il s'agit d'une traduction, précisez-le :
Dupont (Jean), La maîtrise de science politique, traduit de l'anglais par L. Jospin, Paris, Payot,
1999, 258 p.
2.2. Mise en ordre de la bibliographie
Les références peuvent être ordonnées selon différents critères :
- tout mettre dans l'ordre alphabétique (un peu désordonné si vous avez beaucoup de
références), par noms de famille d'auteurs,
- séparer les références par type de sources : articles de périodiques séparés des ouvrages, ou
d'autres sources (archives, journaux, sites internet, rapports, etc.),
- séparer les textes directement pris pour objet de l'analyse dans le mémoire (ex. biographies
ou témoignages des acteurs sociaux que vous étudiez, rapports officiels, etc.) et ceux qui ont
fourni des instruments théoriques et méthodologiques permettant cette analyse (livres,
articles, etc.),
- distinguer des thèmes :
exemple : aspect social/aspect politique/aspect historique
- distinguer la nature des ouvrages (ouvrages généraux/spécialisés),
- découper la bibliographie selon le plan du mémoire (problématique si les mêmes ouvrages
sont utilisés dans plusieurs chapitres),
- combiner la distinction ouvrages/périodiques et les sous-thèmes.
Chaque rubrique conserve évidemment le classement alphabétique par noms de famille
d'auteurs.
Remarque : La seule mention : "Internet", dans la bibliographie, ne peut constituer en soi une
référence. Il faut impérativement préciser les adresses, aussi complètes que possible, des sites
et pages consultés.
II. Notes
1. Usages des notes
On peut distinguer deux usages des notes :
- Fournir des références précises, correspondant aux idées avancées dans le mémoire ou à des
propos cités. Cet usage renvoie, non seulement à une honnêteté intellectuelle consistant à
rendre les idées à leurs auteurs, mais aussi à la nécessité de rendre les sources du mémoire
facilement consultables pour d'autres chercheurs.
- Proposer des remarques brèves, complémentaires mais secondaires par rapport à la
démonstration que vous menez dans le corps du texte.
2. Présentation des notes
Les notes de bas de page doivent indiquer la source des informations, idées ou citations
mentionnées dans le corps du texte. Vous devez systématiquement et précisément rapporter
cette source (vous ne pouvez pas développer sur plusieurs pages des arguments sans en
mentionner l'origine). Les propos qui ne sont pas rendus à un auteur sont supposés être de
vous, vous en êtes donc comptables et vous devez pouvoir les justifier. De même, il ne doit
pas se trouver de citation sans référence directe à l'auteur des propos. On doit toujours savoir
"qui parle" et quelle est votre position par rapport aux propos rapportés.
Usage de l'appel de note : celui-ci est placé en fin d'une citation, ou à la fin de l'expression ou
de l'idée dont vous voulez mentionner l'auteur et la référence.
Exemple : R. Dupont affirme que " la France est un pays démocratique "1 [appel de note].
Ou : La France est aujourd'hui une démocratie, si l'on suit la définition qu'en donne R.
Dupont1 [appel de note].
Toutes les références doivent être complètes.
Si vous reproduisez des propos tenus lors d'un entretien, les notes se présentent ainsi :
- Identification de la personne interrogée, date de l'entretien, et toute autre information
pertinente.
1
René Dupont, syndicaliste, entretien daté du 20.03.98 (reproduit en annexe n°1).
ou Dupont (R.), Le système politique français, Paris, La Découverte, 1995, p.521.
ou Dupont (R.), " La France est-elle un pays démocratique ?", Problèmes politiques et sociaux, 24(3), 1999, p.99-118, p.101.
- Renvoi à l'annexe qui reproduit tout ou partie de cet entretien.
Les notes doivent aussi renvoyer, à chaque fois que cela est nécessaire, aux annexes situées en
fin de volume, contenant principalement les "matériaux" qui ont été utiles à votre recherche
(documents, statistiques, entretiens ou extraits, questionnaires...).
Plans
Préambule :
L’exposé d’une recherche doit – évidemment – être organisé selon un plan. Mais ce plan
d’exposition ne peut-être rédigé que lorsque vous avez déjà des résultats de votre recherche
ou investigation.
Une erreur à éviter -. Ce serait une erreur de commencer par s’interroger sur le plan
d’exposition ou de le rédiger prématurément : l’obsession du “ plan ” détourne du travail de
recherche au lieu de l’orienter et risque de l’enfermer dans un schéma préétabli dont il sera
difficile de sortir … quand les résultats de l’investigation seront enfin disponibles. La volonté
de commencer par faire un plan conduit souvent à se retrouver, en fin de parcours, avec une
partie du mémoire correspondant au plan préétabli (articulant plus ou moins adroitement des
idées reprises de différents ouvrages, et/ou, souvent, vos préjugés de départ) juxtaposée, sans
véritable lien possible, à une seconde partie concernant véritablement l’objet et le terrain de la
recherche. En revanche :
Une distinction à opérer - Il est nécessaire de distinguer le plan d’investigation (ou de
travail) et le plan d’exposition (ou de rédaction)
- La recherche doit être ordonnée : une fois le sujet délimité et la problématique générale
définie, la recherche doit être méthodique pour être efficace. Un plan d’investigation
organisant les étapes de la recherche à mener est alors établi. Il distingue et articule les
différentes questions soulevées par la problématique générale, les hypothèses formulées pour
y répondre, les sources adaptées à la démonstration de ces hypothèses. Le plan d’investigation
permet de passer d’interrogations imprécises ou éparpillées à un système d’hypothèses
cohérent et construit, associé à des modes de vérification correspondants (enquêtes de terrain
et/ou corpus de textes). Seul le résultat du travail de recherche permet de stabiliser le plan
d’exposition qui sera rarement le même que le plan d’investigation. Ce dernier ne répond pas
aux mêmes exigences formelles que le plan du mémoire (respect d’un équilibre minimal entre
le volume des différentes parties, aspect pédagogique et rhétorique du travail de rédaction,
nécessité de rendre compte du travail effectué…) ; le plan d’investigation est d’abord un plan
pour vous-même, un guide de recherche à votre propre usage. Vous pourrez ensuite décider
de retenir dans le plan du mémoire seulement certaines hypothèses que vous avez validées,
abandonner certaines idées ou vous focaliser sur certaines hypothèses qui formeront
finalement plusieurs développements séparés, etc. Ces variations entre plan d’investigation et
plan d’exposition sont normales et souhaitables, sinon l’investigation elle-même ne servirait à
rien. Ensuite :
- La rédaction doit être ordonnée : une fois la recherche effectuée, il devient possible et
indispensable de rédiger un plan d’exposition. Celui-ci répond à des exigences intellectuelles
et formelles spécifiques :
I. Des divisions nécessaires (mais insuffisantes …)
Il est nécessaire de répartir les résultats du travail de recherche en plusieurs divisions et
subdivisions.
1. Combien ?
A la question “ Combien ? ”, la réponse est double :
1.1. Autant de divisions et de subdivisions que nécessaire : il n’existe aucun chiffre imposé
par la logique. Le plan en trois parties n’est pas forcément le plus cohérent, surtout s’il doit
aboutir au résultat suivant : thèse, antithèse, synthèse (cette dernière étant souvent creuse…).
Les seules règles qui s’imposent, de ce point de vue, sont celles de :
- la clarté : un exposé compact (sans subdivisions claires et titrées) est un exposé confus.
- la cohérence : un exposé divisé à l’infini se présente inévitablement comme un catalogue, et
non comme une démonstration. D’où :
1.2. Uniquement les divisions et les subdivisions qui, correspondant exclusivement au sujet,
permettent de maintenir la cohérence d’une démonstration.
2. Comment ?
2.1. Plusieurs types de divisions et de subdivisions peuvent être adoptés. Parmi les plus
simples et les plus claires : Parties (I, II, III …), Sections (A, B, C…ou 1, 2, 3…) avec ,
éventuellement, des sous-sections (1.1, 1.2, 1.3…/ 2.1, 2.2, 2.3 … ), Paragraphes (a, b, c, …).
2.2. Le type de subdivision adopté doit être homogène. Les principales d’entre elles doivent
comporter des titres explicites.
3. Mais les divisions ne suffisent pas
3.1. Diviser, ce n’est pas progresser - Une succession ne fait pas une progression, un
catalogue ne fait pas une démonstration.
3.2. Titrer, ce n’est pas questionner - Un catalogue de titres ne fait pas ressortir l’ordre des
questions auxquelles vous tentez de répondre.
C’est pourquoi il est souhaitable de faire apparaître, dans la rédaction du plan :
II. Une progression lisible (et indispensable …)
1. Objectifs
Avant même de rédiger le mémoire ou le mini-mémoire – autrement dit : dès la rédaction du
plan d’exposition – il est souhaitable pour le chercheur lui-même (et pour celui qui dirige son
travail) de pouvoir s’assurer de :
1.1. La liaison directe et explicite de chaque moment du développement avec l’objet de la
recherche (pour éviter la multiplication des préalables et des détours, et le hors sujet …) ;
1.2. La cohérence d’une démonstration progressive (pour éviter la simple succession
d’aperçus divers).
C’est pourquoi :
2. Moyens
2.1. Sous le titre des principales subdivisions, dès la rédaction du plan, il est souhaitable de
rédiger, en une ou deux phrases, les questions précises auxquelles chaque subdivision
s’efforce de répondre
- pour s’assurer de leur liaison directe et explicite à l’objet de la recherche ;
- pour faire ressortir la progression du raisonnement.
2.2. A la fin des principales subdivisions, dès la rédaction du plan, il est souhaitable de rédiger
- une conclusion partielle et provisoire qui permette de vérifier qu’il existe une réponse à la
question posée au début,
- une transition à la subdivision suivante qui permette de justifier le passage à une nouvelle
étape.
Ainsi, on peut disposer d’un véritable aperçu du mémoire ou du mini-mémoire (et
éventuellement le corriger avant qu’il ne soit … trop tard). On a alors également un véritable
guide pour la rédaction.
III. Au-delà du plan, la structure du mémoire
1. Introduire et conclure
L’introduction constitue une partie très importante du mémoire. Elle ne peut être rédigée que
lorsque le contenu du développement est déjà précisément connu : elle peut même être
rédigée en dernier. Elle indique le sujet traité, les questions et phénomènes dans lesquels il
s’inscrit et donc les enjeux de la recherche, puis la manière dont l’objet a été précisément
défini (éventuellement, ce qui ne sera pas traité, de ce fait, et la raison, intellectuelle ou
d’accès au terrain, pour laquelle il en sera ainsi ; les difficultés éventuelles liées à cette
délimitation de l’objet), la problématique générale et les différentes hypothèses qui en
découlent, les matériaux utilisés (ne pas hésiter à détailler lorsqu’il y a une enquête de terrain :
entretiens, observation participante…), enfin le plan d’exposition retenu (en montrant en quoi
celui-ci répond de manière progressive et cohérente aux questions soulevées par la
problématique).
La conclusion reprend synthétiquement les principaux acquis de la recherche et en évalue la
portée au-delà de l’objet très précis examiné dans le mémoire (pourrait-on éventuellement
transposer ou comparer avec d’autres phénomènes, sur quels enjeux les questionnements
abordés ouvrent-ils, etc. ?).
2. Le mémoire comporte également :
Une page de garde mentionnant clairement : le nom et le numéro de l’étudiant, l’intitulé
complet du sujet, le nom du/de la directeur/trice de recherche, le niveau de formation
(licence/maîtrise), l’année et la session de la soutenance.
Une bibliographie en fin de volume (voir la fiche correspondante).
Un sommaire ou table des matières : en début ou en fin de volume, la table des matières
répertorie l’ensemble des divisions et subdivisions du mémoire, ainsi que la pagination
correspondante.
Des annexes : elles sont souhaitables et nécessaires dès que vous détenez un document
susceptible d’éclairer et d’enrichir la lecture du mémoire (entretiens retranscrits - si possible
in extenso -, archives, journal de terrain, articles de presse, documents divers). Il peut s’agir
de fournir des informations concernant des aspects évoqués mais non développés dans le
mémoire, que vous rejetez en annexes pour ne pas interrompre la démonstration. Attention ici
à ne pas mettre en annexes des éléments importants qui auraient dû se trouver dans le corps du
mémoire, mais également à ne pas multiplier les annexes sur des aspects trop secondaires par
rapport à votre objet (donc inutiles). Plus souvent, les annexes présentent des documents
analysés dans le mémoire, et qui sont centraux pour votre démonstration. Lorsque vous avez
réalisé une enquête sur le terrain, les documents qui en résultent doivent se trouver en
annexes, ce qui valorise votre recherche et permet d’évaluer les résultats du travail d’enquête.
Les annexes sont répertoriées dans la table des matières.
Il est évident que :
- Le mémoire ne doit pas comporter d’abréviations et que les sigles utilisés doivent être
accompagnés du nom sous une forme développée, lors de la première apparition au moins.
- La mise en forme adoptée doit être homogène dans l’ensemble du mémoire. Le style et
l’orthographe doivent être corrects.
- La longueur du mémoire n’est pas en soi un critère d’évaluation. Néanmoins, un mémoire
trop bref ne peut pas répondre aux exigences de démonstration évoquées. Pour indication,
le volume total du travail (sans les annexes) ne devrait pas être inférieur à une quarantaine
de pages (ou 60.000 signes) pour le mini-mémoire, une soixantaine de pages (ou 90.000
signes) pour le mémoire de maîtrise.
- En cas de doute sur les règles de mise en forme du texte, la consultation de n’importe quel
ouvrage peut fournir les repères utiles.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Merci Renald, Snejana

Moun plato santral a dit…

Je t'en prie, Snéjana.

R.