Wap ka twonpe solèy menw pap janm ka twonpe la pli
Il n’est a priori pas difficile de tromper le peuple, de le mobiliser contre son propre intérêt. Toutefois, à force de le tromper, on finit par se tromper soi-même, se fortifier son propre monde de mensonge et s’engloutir suite à son effondrement. Vous me parlez de démocratie au point d’en faire votre projet ; de souveraineté, de patriotisme dont vous vous faites le camp par excellence. Vous tentez pitoyablement de me démontrer que l’ennemi de la nation ce n’est pas vous mais Préval. Je vais vous montrer que, s’il était avéré que Préval est l’ennemi de la démocratie et de la nation, il n’aurait pu l’être sans vous. Il n’existe politiquement que grâce à vous, et ses actions et non-actions vont, au pire des cas, dans le même sens que les vôtres. Si la MINUSTAH est une force d’occupation souillant l’honneur et la gloire de nos ancêtres, la justesse de sa raison d’être n’a d’essence que par vos actions et non-actions.
En gouvernement représentatif, improprement dénommé démocratie, toute forme d’expressions est admise dans les limites bien définies par les propres institutions de ce dit gouvernement. Je ne saurais donc ici prôner les formes d’expressions qui prévaillent. Je me contenterai de signaler certains de leurs effets, dont la MINUSTAH et Préval sont l’illustration par excellence, que plus d’uns feignent de ne pas voir. Et je dois reconnaître qu’ « On déjoue beaucoup de choses en feignant de ne pas les voir." (Napoléon, dixit). Préval et la MINUSTAH sont le nom de quelque chose que vous refusez de nommer en vous cachant derrière votre Camp patriotique. Men di djab papa, lap manjew, pa di djab papa lap manjew !
Contrairement à ce qu’a cru Schumpeter, la démocratie contemporaine n’est pas seulement une méthode de choix des gouvernants qui se résume à l’élection. C’est n’est pas, n’en déplaise à Rancière, le bref moment où « les sans parts » réclament leur part. La démocratie c’est tout ça plus quelque chose d’autre de fondamental : les institutions. Sans des institutions démocratiques, vous pouvez aller chercher les plus démocrates des communs des mortels, les plus qualifiés, vous n’aurez aucune garantie qu’il fasse mieux que Préval et consort. Les petits esprits peuvent s’amuser à appeler à la révolution toutes les secondes, ils n’agiront que pour la perpétuation du chaos comme ordre social et non pour le mieux être des haïtiens.
J’ai vu, au début des années 2000, former la fausse coalition (qui réunira plus tard toute sorte de nom : groupe 184, convergence démocratique, GNB, etc.) qui allait objectivement travailler de concert avec Aristide pour produire la MINUSTAH, non sans l’apport décisif des missions diplomatiques qui se font appeler communauté internationale. Il s’agissait d’une véritable collusion contre le peuple haïtien. Elle a mis en évidence les différentes élites : politiques, économiques et intellectuelles. En faisant semblant de se quereller, elles invitent sporadiquement le peuple sur la piste. Ce dernier qui n’a d’autres choix que de se laisser prendre dans la danse est victime d’une profonde morsure avec l’injection salivaire de ces élites qui empêche la coagulation. Ce faisant, elles ont l’assurance de boire son sang aussi longtemps qu’elles le voudront.
Ces élites cachent très mal leur jeu. Elles nous parlent de démocratie à longueur de journée. Alors se demande-t-on pourquoi n’agissent-elles pas dans le sens de la démocratie ? On entrevoit rapidement la réponse : la démocratie est contraire à leurs intérêts. Aussi surprenante que cela puisse paraître, la démocratie est contraire aux intérêts du « 184 groupe », du Camp patriotique, de Préval et ses supporteurs financiers ! Preuve en est que l’ensemble de leurs actions ne va dans le sens du renforcement et de l’implantation des institutions démocratiques, mais dans le sens de la perpétuation du chaos comme ordre social. Ils agissent pour accélérer la descente aux enfers d’Haïti chérie. Préval finira son mandat sans implanter le conseil électoral permanent, sans la mise en place d’une force publique nationale de métiers aux cotés de la PNH, sans établir une décentralisation effective.
Lorsque des investisseurs internationaux s’apprêtent à investir en Haïti les supporteurs financiers de Préval ont tout intérêt de lui demander d’envoyer un signal fort à ces investisseurs, leur montrant que la stabilité politique n’est pas acquise. Comme ça ses supporteurs financiers garderont encore longtemps leur monopole : Préval n’a pas hésité une seule seconde, il a envoyé le signal en virant le gouvernement. Le Camp patriotique ne s’érigera pas en mouvement politique. C’est un Camp Patriotique à Durée Déterminée –CAPATRIDD. Il disparaîtra avec les élections présidentielles. Pour l’instant il va faire tout ce qui est en son pouvoir pour montrer aux investisseurs internationaux que la situation politique d’Haïti est complexe et instable, ils n’ont pas intérêt à investir dans un tel contexte. Il s’emploiera à montrer que Préval est un dictateur. Etant donné qu’aucun investisseur étranger n’a intérêt à investir dans un pays dictatorial le Camp patriotique est donc sûr de réussir son coup. Ainsi nous pouvons écrire l’équation suivante : Camp patriotique + Préval = même combat ! C’est toujours une collusion contre le peuple haïtien. Alors messieurs, amusez-vous, trompez le peuple…. Men la pli a pare, joul tonbe nou pap ka kache anko !
{à suivre}
mercredi 18 novembre 2009
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