jeudi 31 décembre 2009

Les Faiseurs de Camp

Les Faiseurs de Camp

Croire que la réalité (sociopolitico-économique) ne conditionne pas le jugement de valeur, la prise de position éthique dans une société donnée est tout simplement une aberration. Dire que les pratiques discursives, où le locuteur essaie généralement de gommer sa subjectivité, n’ont pas d’incidences sur la réalité est extrêmement réducteur et ne permet pas de prévenir certains fléaux que peut causer le discours. Un discours politique procédant d’une vision binaire, voire manichéenne, de la société et qui la divise en Camp doit nous interpeller. Il doit nous interpeller en tant que citoyen-ne-s mais aussi en tant qu’observateur de la réalité « sociétale ».
Souvent on ne mesure toute la perversité d’un discours qu’a postériori. C’est à dire trop tard. A la publication de Mein Kampf (1924-1925), on n’avait pas suffisamment pris en compte toute la capacité destructrice du discours nationaliste hitlérien. La haine qu’il a permis de cristalliser a été une condition nécessaire à l’expansion du nazisme.

En lisant mon courriel, lorsque j’ai remarqué pour la première fois le titre « Camp patriotique », j’ai dit en plaisantant à la personne qui était assise à coté de moi que depuis Auschwitz j’ai une peur viscérale des Camps et le Goulag n’a fait que l’amplifier !

Ensuite je me suis dit que peut être ils n’ont pas le discours nationaliste qui va avec, c’est probablement un groupe de concitoyen animé de bonne volonté mais en manque d’inspiration. Toutefois, vu la violence verbale de ces faiseurs de Camp sur le net envers quiconque ose les critiquer ou ne pas signer leur pétition, je me dis qu’ils ont vraiment leur « Mon Combat ».

La vérité est qu’il s’agit d’un groupe de combattants virtuel qui pensent que la démission de Préval n’est qu’une question d’heure et que naturellement les meilleurs successeurs de l’actuel Président ce sont eux… Ils sont dans leur bulle. Si des mauvaises comédies n’avons-nous pas horreur, nous en rions. Si tel n’est pas le cas, nous nous exaspérons.

Critiquer un Camp patriotique transformé en UMPP, qui n’a de force et de représentativité que les quatre lettres composant l’acronyme est une perte de temps. Une perte de temps qui est de nature à renforcer ce qui ne mérite pas de l’être. Mais vu qu’ils prennent d’assaut les forums et que leur « Mon Combat » est susceptible d’être lu par nombre de compatriotes, mettons en exergue le danger qu’aurait pu représenter un tel discours si la force de frappe du camp pouvait aller au-delà des quatre lettres de l’acronyme UMPP.

Meilleurs vœux à tous-tes, y compris les faiseurs de Camp !


Renald LUBERICE

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