Leslie Péan : reprenez-vous !
Cher Leslie Péan,
Trois expressions utilisées dans vos textes suggèrent que vous vous êtes emporté et qu’il est temps que vous vous repreniez.
La première est l’utilisation de la notion de « sous-hommes » dans votre texte qui, implicitement, vise à culpabiliser (et reléguer à la seconde catégorie) ceux et celles qui ne partagent pas votre opinion et vos choix. Quoi que vous disiez, votre position n’est pas démocratique. Pourriez-vous énumérer, cher Péan, les attributs qui font de vous un homme et que les autres n’ont pas ? Au lieu de corriger le tir, d’admettre que vous vous êtes fourvoyé, vous vous enfoncez en affirmant : « Je maintiens que le système politique en vigueur en Haiti produit des lâches, des gens sans caractère, des sous-hommes /…/ » Heureusement que vous n’en faites pas partie ! Votre position est totalement subjective. Nonobstant la tenant, vous devez, me suis-je dit, avoir de bonne raison. Mais cela ne fera jamais de vous un sous-homme. Il ne peut y avoir de sous-homme ! On peut ne pas être d’accord sur tel ou tel point, nos choix, nos positions et intérêts peuvent être divergents (quoi de plus normal ?), mais nous resterons des hommes, cher Péan, ne l’oubliez jamais.
La deuxième expression est ainsi utilisée « le texte de Renal[d] Luberice que tu recommandes est une collection de paroles qui affichent les immenses trous que ce jeune (c’est moi qui mets en exergue) a dans la connaissance de l'histoire de son pays natal. Ce texte de Lubérice ne contient aucune pensée articulée sur les vraies causes de l'échec national. » Ah oui ? Je ne sais pourquoi vous vous êtes offusqué lorsque j’affirme que mes ainés ont formulé des hypothèses les unes plus tautologiques que les autres. Avez-vous au moins compris que le but du texte n’était pas de formuler une pensée articulée sur ce que vous appelez « les vraies causes de l’échec national », mais de mettre en exergue la carence méthodologique de la démarche des pétitionnaires nationalistes du Web dont, je crois, vous faites partie ? Avez-vous relevez qu’il s’agissait d’une hypothèse (qui est de part sa nature une réponse provisoire) ? Cher Péan, accordez-moi la possibilité d’étayer cette hypothèse ailleurs. Vous avez, vous-même, tenté d’expliquer nos débâcles dans plusieurs volumes, a priori ce n’est pas aussi simple, que vous semblez l’insinuer. L’utilisation de la notion de « jeune » n’est à mon sens pas innocent. C’est la suite logique de votre démarche consistant à étiqueter pour décrédibiliser. Si on est « jeune » ou « sous-homme », on est moins crédible que Péan qui est homme et vieux, de surcroit. Cher Péan, depuis Pierre Bourdieu (« La jeunesse n’est qu’un mot » in Question de sociologie (1978), Paris, Ed. de minuit, 1984), on ne peut plus se permettre d’utiliser l’expression « jeune », comme si cela allait de soi. Elle ne renvoie pas à la date de naissance mais à un statut social. Maintenez-vous toujours que je suis un « jeune » ? Ou un sous-homme, peut-être (si on part de l’hypothèse, que je ne signerai pas cette pétition !).
La troisième expression procède du même esprit : catégoriser des gens et ensuite décider de la valeur politique de leur position ou s’ils sont aptes à avoir une position politique valable. Elle est ici formulée : « [Ray] je ne te laisserai pas te perdre dans cette voie de garage de gens qui sont nés de la dernière pluie dans le combat politique. » A vrai dire les mots que vous utilisez, cher Péan, montre que vous êtes de la vielle école : quand vous n’êtes pas d’accord avec quelqu’un vous l’insultez, vous vous attaquez à son prétendu statut social, même si vous ne le connaissez pas. Dans cette expression, ce qui ressort est la date de naissance qui attribuerait de la légitimité à la position politique de l’individu. Savez-vous, cher Péan, qu’en démocratie les choses ne sont pas ainsi faites ? Cette position aurait pu être valable dans un autre régime politique dénommé : gérontocratie (où les vieux gouvernent). En gouvernement représentatif vos postions ne sont pas tenables. Je compte donc sur vous, cher Péan, pour vous reprendre.
Ps : Je remercie toutes celles et tous ceux qui, comme Emmanuelle et Ray, continuent d’aborder ce problème avec beaucoup de lucidité.
Bien cordialement
Renald Lubérice.
Ci-dessous le texte de Péan.
Salut Ray,
Pourrais-tu bien vouloir m'indiquer la référence au texte, courriel ou message qui traite de "sous-homme" ceux qui ne veulent pas signer la pétition demandant un calendrier pour le départ de la MINUSTAH ?
Je profite aussi de l'occasion pour te dire que le texte de Renal Luberice que tu recommandes est une collection de paroles qui affichent les immenses trous que ce jeune a dans la connaissance de l'histoire de son pays natal. Ce texte de Lubérice ne contient aucune pensée articulée sur les vraies causes de l'échec national. Il est absolument faux de prétendre que "la principale cause de la constitution du chaos qui a engendré la MINUSTHA (sic) et qui engendrera la République Dominicaine, si nous ne prenons pas conscience, est la folie révolutionnaire permanente qui ne nous a pas quittés depuis 1804". C'est tout simplement de la fumisterie.
Les discussions fumeuses concernant la MINUSTAH relèvent à parler du sexe des anges. Ces troupes armées onusiennes doivent partir d'Haiti. Un point c'est tout. Un leve kanpe contre leur présence est à l'ordre du jour. C'est une situation de guerre et dans ce domaine, malheureusement, il n'y a pas beaucoup de places pour l'indécision. On est d'un côté ou de l'autre. Il faut offrir à chaque Haitien qui a le sang de Dessalines dans ses veines l'occasion de donner sa contribution au renvoi de ses soldats onusiens chez eux. Il faut laisser les Haitiens régler leurs propres affaires entre eux.
Reprends-toi Ray, je ne te laisserai pas te perdre dans cette voie de garage de gens qui sont nés de la dernière pluie dans le combat politique.
Cordialement,
Leslie
mercredi 21 octobre 2009
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1 commentaire:
Leslie Péan ap di dwe gen leve kanpe pou Minustah kite peyi a.
Eske Leslie Péan pral patisipe nan manifestasyon an Ayiti ?
Men wi, ou vle malere pran lari kont Minustah ,pou y al vale gaz lakrimojèn , pandan ou pral chita kage ou byen trankil nan vila ou , nan peyi etranje ?
Espès de demagog . Kilès ou panse ki krè nan pawol vid ou yo ?
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