samedi 22 mars 2008

Affaire Boulos et Compère

Chers compatriotes Erich, Dore et vous autres,

L’enthousiasme que suscitent les questions nationales telle que « affaire Boulos » montre qu’il y a de l’énergie à canaliser en vue de l’émergence d’une Haïti à la hauteur de son histoire. C’est très encourageant. Et je félicite toutes celles et tous ceux qui ont su garder une attitude courtoise peu importe le point de vue de leurs contradicteurs, les autres je les encourage à faire un peu d’effort.

Erich, tu penses que j’ai lu la constitution avec de mauvaises lunettes. C’est probable. Mais le problème est que toute constitution (tout texte de loi ou autre, même sacré) est susceptible d’être lue avec des lunettes différentes. C’est pourquoi il est nécessaire qu’il y ait une instance suprême qui interprète la constitution. Tu as raison, les noms des parlementaires ne sont pas cités dans l’article 186 de la constitution. Cependant j’ai pris cet article de la constitution pour réfuter l’argument comme quoi les parlementaires n’ont pas de compétences judiciaires.

Je pense que tous les gens censés affirmeront que la décision du Sénat n’a pas été prise selon les procédures légales. La procédure à « suivre pour la saisine de la Haute cour de Justice » n’a pas, comme Dore l’a affirmé, été respectée. Mais cela nous renvoie à un autre problème qui est l’encadrement de nos parlementaires.

Dore, il n’y a pas de racisme ni de xénophobie (du moins pas de notre part) dans cette affaire, mais une question de respect de nos lois. Un peuple a pour le devoir de respecter les lois qu’il s’est données. Haïti, et je pense que vous êtes de cet avis, est un pays multicolore, multiethnique ou multiracial. La nature même de l’histoire d’Haïti et sa construction en tant que nation fait que nul, peu importe sa couleur ou son origine ethnique, n’est plus légitime qu’un autre à être Haïtien. Le seul critère valable qui définisse « l’haïtianité » est la volonté d’être haïtien théorisée par le droit.

Le terme « intellectuels analphabètes » a l’avantage de n’avoir pas désigné de cibles particulières, de laisser aux cibles de se désigner elles-mêmes. Par intellectuels analphabètes on entend l’ensemble des personnes prétendant véhiculer un discours savant sur un sujet quelconque en ignorant consciemment ou inconsciemment les textes nécessaires à l’articulation de ce dit discours. En ce sens un intellectuel analphabète est un adepte du « voye moute ». Prière de ne pas considérer cela pour une insulte mais une façon de faire particulière.

Solidarisons nous pour une Haïti digne de son Histoire !!!!

Renald LUBERICE

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