mercredi 26 mars 2008

Affaire Boulos : ignorance, mépris d’Haïti ou provocation ?

Affaire Boulos : ignorance, mépris d’Haïti ou provocation ?

En réfléchissant au comportement de Boulos suite à la résolution de ses pairs –je ne penche pas sur la justesse, ni la légalité de celle-ci – je me demande si le « Sénateur » est si ignorant pour n’arrêter pas de déclarer qu’il va saisir la justice internationale qu’il nomme bêtement le « Tribunal de La Haye » ou que Haïti représente tellement peu de chose à ses yeux qu’il peut se permettre de faire et dire n’importe quoi, ou encore étant donné que dans ce pays on a pris pour ignoble habitude de régler ses affaires dans la rue au lieu de saisir les instances légales, Boulos en profite-t-il pour provoquer le pays et son peuple.

Le très riche Sénateur du pays le plus pauvre des Amériques –dont plus de 50 % de la richesse nationale sont détenus par moins de 1 % de la population, c'est-à-dire sur 9 751 000 habitants Boulos fait partie de ces seuls 73132 personnes qui détiennent la richesse nationale – n’a à aucun moment de ses querelles avec le Sénat saisi une instance judiciaire haïtienne compétente en vue de résoudre son problème. Quand on est riche et fait partie de ceux qui détiennent la puissance économique de toute une île (c’est un puissant investisseur en République dominicaine) on n’a pas à respecter un tout petit pays pauvre et son peuple, on n’a pas à respecter non plus ses institutions. N’est-ce pas l’argent qui dirige le monde ?

Et si l’argent devient pour plus d’un la finalité, quand on est R. Boulos on a que faire de la pauvreté d’un peuple et ses institutions, surtout quand arrive à s’enrichir peu importe l’instabilité politique, le marasme économique, la misère, l’illettrisme qui frappe plus de 80 % de la population ! En même temps me diriez-vous Boulos sait ce qu’il peut gagner d’une situation instable d’un pays exsangue, mais il ignore les avantages et les inconvénients d’un pays stable, d’un Etat de droit.

Le Sénateur nous dit qu’il est en « exil volontaire » en République Dominicaine. Mais est-ce vraiment une nouveauté ça ? Le Sénateur avant même d’occuper ce poste n’a-t-il pas déjà été en « exil volontaire » en République Dominicaine quand on sait que toutes ses usines de production qui génèrent de l’emploi sont implantées en République Dominicaine et que le marché haïtien sert tout simplement à écouler ses produits, souvent avariés (pour la petite histoire rappelez-vous l’histoire des pharmacies « Pharval », pensez également à Jean L. Dominique, nous avons, Hélas, la mémoire courte).

Notre cher Sénateur se prend-il pour l’Etat quand il dit vouloir saisir la Cour Internationale de Justice (CIJ), ignore-il la loi s’il se dit préférer saisir la cour pénale internationale?

En effet seuls les Etats ont qualité pour saisir la CIJ et dans certains cas l’Assemblée Générale de l’ONU et le Conseil de Sécurité. En ce qui a trait à la cour pénale internationale, je ne suis pas sûr que Haïti fasse partie des 105 pays ayant ratifié ce traité (Rome). Si MME Monette DONAT-CATTEN qui a représenté Haïti lors des travaux sur le dit traité « a indiqué que son Gouvernement a appuyé sans réserve la création de la Cour pénale internationale et a salué les Etats qui ont déjà ratifié le Statut de Rome. » je n’ai pas en mémoire que le parlement Haïtien l’ait ratifié. Boulos ignore-t-il cela ? Ou est-il trop occupé à s’enrichir peu importe le sort du peuple haïtien, au point où il n’ait point le reflexe de se renseigner avant de nous raconter n’importe quoi ? Veut-il nous faire peur ? Que ses défenseurs aillent lui dire que nous ne sommes pas peureux !

A la ti peyi nan traka papa

Cordialement

Renald LUBERICE

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