lundi 12 mai 2008

Haïti : qu’attendons-nous pour une Rupture Historique ?

Haïti : qu’attendons-nous pour une Rupture Historique ?

L’histoire ne se répète pas. Cette affirmation s’impose presque naturellement à l’esprit. Il est cependant certaines choses dans notre histoire qui me poussent à me demander s’il n’y a pas une certaine exceptionnalité à cette assertion : la continuité par l’absurdité répétée qui jalonne nos 200 ans d’histoire. Il ne s’agit pas ici d’une revisite encore moins d’une reconsidération historique globale mais la nécessité pour nous, Haïtiennes et Haïtiens d’aujourd’hui, d’utiliser les leçons de nos balbutiements historiques en vue de l’émergence d’une Haïti à la hauteur de son histoire.

Un ami vient de m’envoyer un texte du docteur Rosalvo Bobo « à propos du centenaire de l’indépendance ». Je ne puis, malheureusement, m’empêcher de faire un lien logique entre ce qu’il dénonçait, il y a 105 ans, et la situation qui a prévalu autour du bicentenaire de l’indépendance et qui prévaut encore. Il s’agit là d’une « répétition historique ». Les « caricatures révoltantes » et le goût de l’improvisation qui ont manifestement énervé le Dr Bobo, nos « égarements » qui ne sont plus centenaires mais bicentenaires nous mettent devant la nécessité d’opérer une Rupture Historique.

Une des manières d’y parvenir est de nous donner les moyens de nous dire : plus jamais ça, plus jamais la célébration séculaire de l’indépendance dans la turpitude politique, économique et sociale. Vraisemblablement, les contemporains de Bobo n’ont pensé au centenaire de l’indépendance qu’un an ou deux ans avant, ils n’ont pas réalisé que la commémoration d’un événement de cette ampleur n’a de sens que si les conditions matérielles d’existence sont favorables.

Nous non plus, n’avons pas créé les conditions de célébration du bicentenaire d’une Haïti fière et digne, nous ne nous y sommes pas pris à l’avance. Haïti n’était pas à la hauteur de cette commémoration. Ces deux épisodes – centenaire et bicentenaire – font désormais partie de l’histoire. La question est maintenant qu’allons nous faire de ces enseignements ? Allons nous par exemple continuer à nager dans l’improvisation économico-sociopolitiques jusqu’au « quintacinquantenaire » de l’indépendance, ou allons nous nous donner les moyens pour que les générations futures puissent célébrer une révolution haïtienne d’un pays à la hauteur de son histoire ? La rupture historique consistera à prendre des mesures économiques et politiques qui auront des incidences positives sur les 15, 20, 30, …, années à venir.

Agissons pour l’Haïti de nos enfants et petits enfants.

Paris, 12 mai 2008

Renald LUBERICE

http://luberice.blogspot.com/

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