lundi 12 mai 2008

Ma crainte et mon appel

Ma crainte et mon appel

Le point de vue de la Ministre Lassègue vient de confirmer ce que nous affirmons, avec d’autres, tantôt : Le problème haïtien n’est pas un problème de personne, bien que dans certains secteurs il y ait un manque criant de ressources humaines, mais une carence, une désarticulation institutionnelle. Prenez le meilleur premier ministre du monde mettez-le dans le bourbier haïtien, il n’est pas sûr qu’il fasse mieux que Latortue ou Alexis.

Le gros problème de notre pays est qu’il n’y a pas de parti politique institutionnalisé à la hauteur de l’enjeu. Comment voulez-vous gouverner en démocratie représentative sans aucun parti politique en mesure d’obtenir une majorité parlementaire ? Comment voulez-vous prendre des décisions dans un contexte où les partis se concertent avec le gouvernement mais les parlementaires ne suivent pas, où chaque parlementaire se considère comme un petit chef autonome, un petit empereur en devenir ?

A travers cet article j’aimerais exprimer une crainte et ensuite lancer un appel. Je crains que les centaines de discours qui ont plu sur Alexis et ses prédécesseurs ne pleuvent pas d’avantage sur ses successeurs et que le pays continue sa course vers la descente aux enfers. Je crains que nous continuons de croire que le problème d’Haïti résulte uniquement dans l’incapacité individuelle de nos gouvernants sans comprendre qu’en démocratie parlementaire les partis politiques jouent un rôle déterminant et que l’absence de parti institutionnalisé c’est-à-dire dont les mécanismes d’attribution de rôle, les rapports dirigeants/parti, militants/parti, se font en fonction des normes préétablies.

Il est six heures trente (am), je lance un appel à toutes et à tous de s’engager concrètement pour Haïti. « Grand » de mes vingt-six ans, je ne suis certainement pas le mieux placé à le faire, mais je l’ose quand même. Chacun dans sa tête peut se dire qu’il s’est déjà suffisamment engagé. Mais si nous n’avons pas encore vu les résultats c’est qu’un accroissement d’efforts est nécessaire. Je pense que la meilleure façon pour l’instant de s’engager politiquement est de contribuer à l’émergence de partis politiques à la hauteur de l’enjeu.

Solidarisons-nous

Pour une Haïti fière et digne.

Renald Lubérice

Paris 8/05/08

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