lundi 26 mai 2008

le non retour au pays natal

Tous les individus d’une population n’ont pas ce qu’on appelle la « conscience politique ». Ce qui fait qu’il y a des gens qui croient que la situation d’Haïti est dans l’ordre des choses et qu’on ne peut rien y faire. Ceux-là ne reviendront pas si les conditions préalables que tu as énumérées ne sont pas remplies. On est donc d’accord que la fuite des cerveaux, le non-retour des boursiers dans le pays sont dus au fait qu’il n’y a pas une politique sérieuse d’encadrement qui favoriserait ces personnes-là une fois retournées.

Cependant il y a un certain nombre de personnes qui répète en boucle que nous pouvons changer les choses, que nous avons toute la capacité nécessaire pour le faire. Pendant ce temps il reste à l’étranger croyant qu’il suffit d’affirmer la possibilité d’un changement pour que cela se concrétise. N’y a-t-il pas là un problème ? Je ne veux pas que cette assertion soit comparée à des situations personnelles. Mais depuis que je suis gamin, (il y a 10, 15 ans) j’entends des gens de cette diaspora dire qu’il faut changer les choses. Ils font toute leur carrière professionnelle à l’étranger et ils y restent encore.

On est d’accord que l’individu a le droit de vivre à l’endroit, au pays qu’il choisit mais à quoi sert de cracher quotidiennement sur Haïti et ses gouvernants en opposant ses compétences à celles des dirigeants haïtiens alors qu’on est convaincu qu’on y reviendra que si la situation s’améliore ? (On ne revient pas à sa patrie parce qu’elle a une bonne situation, mais parce qu’il s’agit de sa patrie) On peut faire de milliers de recommandation à nos gouvernants mais pourquoi ne pouvons-nous pas mettre la main à la patte ?

Rien que le Canada absorbe plus de 60 % des cadres haïtiens à ceux-là s’ajoutent ceux qui sont dans d’autres pays. Comment fais-tu pour développer un pays dans de telle situation au 21ème siècle ? Comment fais-tu pour mettre en place une bureaucratie et un appareil administratif indispensables à l’Etat moderne ?

L’haïtien qui a de la conscience politique ne se demande pas que vont faire les gouvernants pour que je puisse rentrer, il ne pose pas de condition préalable pour revenir au pays natal car on ne pose pas de condition pour aller secourir sa mère, il met en place un plan personnel, individuel ou collectif, pour pouvoir y retourner et mettre la main à la pâte. Ceux qui posent des conditions d’infrastructure, de sécurité etc. sont ceux qui n’ont pas de conscience politique. Ceux-là ne sont pas l’objet de mon discours !

Cordialement

Renald LUBERICE

25 mai 2008

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