Haïti : la revendication de la double nationalité est l'affaire des privilégiés

Cher-ère-s Internautes,

Mes cher-ère-s Compatriotes,

J’ai depuis quelques temps arrêté de réagir à un certain nombre de messages relatifs à ce que beaucoup d’entre vous complaisent à nommer « Diaspora ». J’ai cessé d’en discuter pour des raisons que je n’ai eues de cesse de souligner.

La plupart des revendications portées par des individus au nom de cette dite « diaspora » ne révèlent en rien l’existence d’une demande portée par les expatriés haïtiens mais au contraire mettent en exergue la volonté d’un groupe de privilégiés Haïtiens qui veulent jouir de privilèges sociaux et politiques sur les deux fronts (et dans les pays d’accueils, et en Haïti) sans trop se « mouiller la chemise ». A vrai dire je n’ai rien contre ces revendications qui sont « on ne peut plus légitimes ». Mais là où le bât blesse, c’est lorsqu’ils essaient de faire passer leur désirs de privilégiés pour le désir de l’ensemble des haïtiens vivant à l’étranger (diplomates et autres travailleurs pour le compte du gouvernement haïtien exceptés).

Chers compatriotes, si vous vous rendez dans un batèy en République Dominicaine, le désir des expatriés n’est ni des revendications de double nationalité, ni des revendications de pouvoir d’influence sur la gestion d’Haïti. Ils revendiquent des conditions dignes d’existence, de travailler pas comme des esclaves mais comme des humains. Les Haïtiens de batèy demandent un titre de séjour pour pouvoir circuler normalement. Les revendications de la plupart des haïtiens expatriés non privilégiés n’est pas la double nationalité mais un bout de papier pour qu’ils puissent gagner leur vie. Ceux qui ont la nationalité, je pense au cas des franco-haïtiens, demandent à ce qu’ils puissent accéder normalement, comme les français dits de souche à tous les emplois. Ils auraient voulu être aidés à franchir les discriminations raciales à l’embauche.

Les haïtiens expatriés non privilégiés auraient voulu que la diplomatie haïtienne ne soit pas moribonde quant à la défense de leurs intérêts. Que les consulats haïtiens puissent leur offrir un accueil digne.

Tous les privilégiés qui revendiquent la double nationalité, je les invite à rentrer en Haïti, à participer aux campagnes électorales, à renforcer les structures politiques sur place en vue de faire pencher le rapport de force en leur faveur. Mais qu’ils cessent de faire croire que leurs revendications à eux sont celles de la masse des expatriés.