Très bien. Mais qui va pardonner qui? Quel serait le contenu de cette conférence? Qui est en conflit avec qui en Haïti sinon que la misère exacerbée d'un peuple qui l'oriente vers une destinée incertaine? Le problème d'Haïti ne pourrait-il pas se résumer simplement ainsi : incapacité collective des élites à créer un cadre minimum en vue d'un Etat haïtien digne de ce nom? Cette conférence de pardon et de réconciliation comme vous l'appelez viserait-elle à réconcilier les moins d'un pourcent (1%) de la population qui détiennent plus de 50% de la richesse nationale avec ceux qui n'arrivent pas à manger, qui se voient obligés de consommer de la terre argileuse comme le montrent cyniquement les médias français en ce moment?
Est-ce une conférence nationale pour demander aux pauvres des bidonvilles (devant l'incapacité de l'Etat) de ne plus "kidnapper" les riches (ou ceux qu'ils croient être riches), parce qu'on est tous haïtiens et que même si ces voyous n'ont pas à manger ou ont pris le gout de l'argent facile ils doivent fraterniser avec ceux qui ne font que piller le pays, peu importe l'incertitude de l'avenir? Ils pourront partir à l'étranger.
ou c'est peut-être une conférence nationale pour se questionner réellement sur la différence entre un voyou qui kidnappe un pauvre petit commerçant et un autre voyou qui se remplit les poches en dissimulant ses marchandises à la douane pour ne pas payer à l'Etat l'argent qui lui est dû? L'argent qui devait être redistribué pour réduire la pauvreté dans le pays.
Beaucoup des compatriotes intervenant sur ces forums sont à l'étranger dans des Etats au régime politique dit de démocratie représentative. Régime politique très important pour le développement du capitalisme. Or ce régime politique se base essentiellement pour son fonctionnement sur le système de parti, bien structuré. Au lieu de perdre son temps à "bablater" pourquoi ne pas se constituer en force politique en vue d'un réel changement dans le pays?
Il y en a plein qui croient au messie ou à la venue d'un seul homme qui changerait les choses. Ils ne comprennent pas que l'heure du patrimonialisme ou du néo-patrimonialisme, du big-man, de la tyrannie etc. est révolue, et que aujourd'hui le développement du pays doit nécessairement passer par des structures politiques (partis) implantées dans les différentes sections communales des 10 départements avec un projet cohérent et global. On a pas besoin d'être politologue pour comprendre cela. C'est bien de faire des choses sur internet mais c'est très bien aussi d'aller en Haïti sur le terrain et voir comment on peut mettre en place de telles structures. Au lieu de passer son temps par exemple à demander la démission de Préval (ce qui ne me dérangerait pas si cela permettait l'arrivée au pouvoir des gens ayant des projets sérieux pour le pays) pourquoi ne pas voir comment, dans la mesure où on se sent capable, élaborer un projet crédible pour Haïti et aux yeux du peuple pour pouvoir prendre le pouvoir en 2011 dans des élections véritablement concurrentielles?
Attention, celles et ceux qui veulent s'enrichir (dans des activités politiques, donc illégales) peuvent encore rester à l'étranger. Car Haïti n'a pas franchement besoin de ces genres d'entrepreneurs.
lundi 4 février 2008
Conférence nationale de pardon et de reconciliation: qui va pardonner qui?
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