samedi 23 février 2008

Faut-il interpeller et renvoyer le premier Ministre Alexis?

Faut-il interpeller et renvoyer le premier Ministre Alexis?

Pourquoi pas ! Cependant l’initiative est inquiétante. Elle est inquiétante parce qu’elle s’inscrit dans une seule et même logique, celle qui a plongé le pays dans le chaos depuis au moins ces 20 dernières années : l’absence de vision, de réflexion et de projet. Tout ce qui est à la cause de la catastrophe actuelle.

Avec ce premier Ministre les choses ne s’améliorent pas. Certes. Mais le chef de file des interpellateurs M. Mercier n’arrive pas, à part des arguments d’ordre métaphysique, à expliquer pourquoi les choses ne changent pas. Les interpellateurs n’arrivent pas à se questionner sur les conséquences d’une telle interpellation. S’ils y avaient au moins réfléchi, ils auraient pu proposer une alternative potentiellement viable au pays.

Mais ces députés préfèrent se dire on va virer le premier ministre et après on réfléchira sur ce qu’il faut faire pour améliorer les choses. Préval avait fait le même calcul : je vais me faire élire président et après je réfléchirai sur un programme. Cette façon de faire s’inscrit dans la tradition politique haïtienne. Il est temps que cela cesse et change.

Avant de se présenter à un poste, de prendre des décisions susceptibles d’avoir des répercussions néfastes sur la nation et son devenir, il faut d’abord élaborer une alternative. C’est notre conception, on n’improvise pas dans la gestion de la République, on ne prend pas des décisions émotionnelles.

Au vu de ces éléments nous considérons que l’interpellation du premier ministre ne saurait changer les choses mais probablement les empirer. C’est une décision qui part d’une intention irréfléchie, d’un groupe de députés qui ne connaissent pas leur rôle.

Si Haïti va de plus en plus mal c’est à cause d’une incapacité collective des parlementaires, du gouvernement et du président. C’est parce qu’ils n’ont pas de projet, de vision pour le pays. Si on change de premier ministre en gardant des députés, comme Isidor Mercier, qui ne savent même pas que les politiques publiques s’exercent notamment à partir de texte de loi, que les députés sont en droit de proposer des textes de réformes qui permettent l’amélioration des conditions de vie de la population et qu’ils sont responsables au même titre qu’Alexis du statuquo actuel c’est du « lave men souye a tè ».

La constitution ne nous donne malheureusement pas les moyens de remédier immédiatement à cette situation : c'est-à-dire renvoyer le premier ministre, dissoudre le parlement, convoquer des élections anticipées en vue de l’arrivée au pouvoir d’une équipe gouvernementale avec une majorité parlementaire pour sortir Haïti delà.

Seule une équipe visionnaire avec un projet approuvé par le peuple fera émerger une Haïti à la hauteur de son histoire.

Rlub

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