Je viens de lire (sur alterpresse) le point de vue de Camille Loty Malebranche relatif à la « question de la sécurité publique » ou de la constitution d’une armée en Haïti. Il a exposé des craintes que cette éventuelle force publique se pose en ennemi du peuple et déstabilise davantage le pays déjà fragilisé.
En effet, l’armée haïtienne a incontestablement joué un rôle majeur dans l’instabilité qu’a connue Haïti tout au long de son histoire, ou du moins son histoire récente. C’est probablement à partir de cette lecture, animé d’une volonté de vengeance que le président déchu Aristide a décidé de dissoudre les Forces Armées d’Haïti. A vrai dire Haïti n’est pas le seul pays à être confronté à ce problème. Beaucoup de pays d’Amérique du sud ou dans d’autres régions du monde ont dû faire face aux « pulsions » antidémocratiques de leur armée. Ce qui ne les empêche évidemment pas de garder leur Armée !
Au retour d’Aristide après le coup d’Etat militaire dont il fut l’objet, il n’a pas su réfléchir en dirigeant éclairé et averti. Il n’a su se poser ces questions : étant donné que l’armée (l’armée qu’a mise en place l’occupant) a toujours joué un rôle de déstabilisateur pour le pays, comment l’en empêcher ? Quelle structure lui donner afin qu’elle ne soit plus l’ennemi de la nation mais son défenseur ? Comment faire en sorte que l’Armée ne fomente plus de putschs comme bon lui semble ? Répondre à ces questions nécessite un travail intellectuel, une certaine expertise historiographique en vue de déceler les raisons pour les quelles nos militaires se sont toujours comportés en bourreau, comme des éléments d’une institution de non-droit. Aristide a donc choisi la facilité, étant donné qu’il est plus facile d’agir que de réfléchir, il a dissout l’armée au lieu de la réformer et lui donner la structure adéquate. Le pays se retrouve devant le fait accompli. Pour autant Haïti peut-elle se passer d’une réelle force de sécurité ?
La capacité à avoir le contrôle exclusif de son territoire à le sécuriser contre les menaces extérieures et intérieures, à détenir le « monopole de la violence physique légitime » sont entre autres les caractéristiques de l’Etat au sens moderne du terme. Même dans le cadre d’un Etat minimal, comme le prônent les adeptes du néolibéralisme, la capacité régalienne doit être maintenue. Haïti pourra-t-elle répondre à ces critères sans une force publique digne de ce nom ?
Non ! Le déblocage d’Haïti passe par la réforme de l’Etat. Cette réforme doit lui permettre de remplir pleinement ses fonctions régaliennes - à savoir la sécurité territoriale, la sécurité publique intérieure, la justice ect. Imaginez que tous les soldats de la Minustah quittent demain le pays. Croyez-vous que la PNH seule saura garantir la sécurité de nos citoyens et du territoire. Pensez-vous relancer l’économie, consolider les institutions sans avoir le contrôle exclusif de nos frontières qui sont aujourd’hui livrées au narcotrafic et à la criminalité –sources d’instabilité politique et économique-?
Pouvons-nous nous permettre d’attendre 20 ans avant de réformer l’Etat ? Vous imaginez ce que deviendra Haïti si nous ne prenons pas aujourd’hui même les mesures nécessaires ?
Les débats sémantiques m’importent peu. Que vous l’appeliez l’armée d’Haïti, nouvelle force publique, gendarmerie etc. Cela n’a aucune importance, il suffit qu’elle soit à la hauteur de ses taches et qu’on évite les erreurs du passé.
Renald Luberice
2 commentaires:
(Version corrigée)
Je crois que ce débat est irrationnel, bête et nul. Monsieur Camille Loty Malebranche, de son point de vue de phiolosophe et d'humaniste, souhaite une société plus humaine en Haïti. Pourquoi ce Luberice déforme ses propos en disant "est-ce qui'il faut attendre 20 ans pour réformer Haïti". C'est con et honteux! Ou bien Luberice est un analphabète ou bien il est haineux jusqu'à la bave, un peu comme la hyène! Mr CLM a exactement dit le contraire: à savoir qu'il faille réformer dès aujourd'hui et prendre vingt ans de travail de longue haleine pour construire l'État, l'économie, la prospérité, donc mettre réellement le pays sur les rails avant de penser s'il le faut, à faire une armée en Haïti. On ne peut donner priorité à l'armée alors que l'on n'arrive mêmne pas à manger et que tout le budget de la république dépend de dons ou de prêts étrangers pour payer les employés de l'État malgré qu'on ait pas une force budgétivore à entretenir. Seul un animal dira par instinct primitif, le contraire. Le colonialisme moderne passe par l'économie et la culture et non par l'armée. D'ailleurs l'armée de Namphy fut colonialiste puisqu'elle exécutait les orcdres du département d'État américain en tuant les haïtiens qui manifestaient et réclamaient la transformation réelle de l'État après le 7 février 1986. Et puis, Mr CLM a raison, l'armée a toujours été anti-peuple en Haïti. C'est pas parce q'un mal est ailleurs que nous devons le conserver même si nous pouvons nous en débarrasser. Des vendus comme G. bissainthe qui a mangé dans la main des militaires, ce vieux corrompu, peut, pour lécher les bottes de ses ex maîtres, proclamer bêtement et crapuleusement la réhabilitation immédiate de l'armée. Mais la génération de bissainthe, avec des larbins de militaires comme bissainthe, a justement préparé la déchéance de l'Haïti d'aujourd'hui! Pourquoi la suivre alors? Pourquoi être pressé de rétablir l'armée dans des conditions où elle sera plus que jamais portée vers des rakets et trafics criminels? Même quand la conjoncture de coups d'État a pris fin au monde, qui peut empêcher l'armée d'être un corps de narcotrafiquants et d'assassins contre le peuple?
Je trouve qu'il est sale et maladroit d'être aussi de mauvaise foi quand un homme dit ce qui est bien. De vouloir le combattre même
en mentant contre lui et tentant de manipuler l'opinion contre lui. Nous avons vu l'histoire faite par les armées d'Haïti après l'indépendance jusqu'en 1994, où en est la grandeur?
C'est si bête si antipatriotique de parler de grandeur nationale en voulant imposer l'armée!
Haïtiens, cessez nos bêtises, abordez les vrais problèmes. Celui de l'Éducation nouvelle, humano-citoyenne dirait Camille loty, Celui de la misère, de l'agriculture, de l'agro-industrie à édifier, du tourisme à refonder, de certaines formes de sous-traitance pour diminuer rapidement le chômage. En attendant il faut renforcer la police en arme et professionnalisation et ensuite, en temps et lieu, remercier la Minustah que nous pouvosn renvoyer à n'importe quel moment et n'est donc pas une présence coloniale contre quoi nous nous battons.
Cessez d'être de piteux négrillons tordus comme l'aurait dit Mr CLM. Combattez plutôt la condition d'État en faillite d'Haïti et après, si l'armée s'avère une nécessité, on y pensera! Arrêtez les manières de négraille émotive et sans raison inapte à penser ce qui est juste pour Haïti
Jacques Durandy.
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